
ACTEUR français rôdé au théâtre de Vancouver à Avignon, Manuel Sinor a eu deux bonnes fortunes au cinéma et à la télévision. L’une est d’avoir joué en France et ailleurs aux côtés d’actrices émérites (parmi elles Valérie Lemercier, Michèle Laroque, Isabelle Carré) et d’acteurs chevronnés (dont Gilles Lellouche et Stanislas Merhar, ou encore Paul Ahmarani et Cillian Murphy). L’autre est d’avoir pu alterner rôles naturalistes et rôles de composition : au-delà d’une palette naturelle allant du flegme à la folie, il a dans une attention méthodique aux langues et accents endossé pas moins de sept nationalités à l’écran, et superposé à ce travail plusieurs mues physiques, comme en annonceur rutilant dans X-Men: Apocalypse.
Né au Congo et d’enfance niçoise, Sinor fut avant de se former au jeu chanteur à Nantes, matelot à Djibouti, cadre chez IBM à Dublin et, fort d’un doctorat de la University of Alberta, chargé de cours dans le Far West canadien. Sa thèse sera citée par des chercheurs de l’Institut Max Planck, leader mondial de la psycholinguistique, bien avant qu’il ne prête sa voix d’acteur à des narrations pour le CNRS et surtout Science et Vie. Il a par ailleurs signé comme auteur-compositeur-interprète un E.P. de jazz dont la chanson-titre, 35 mm, est une ode au cinéma.